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L'après crise : de nouvelles opportunités pour des mobilités propres et résilientes

02 juin 2020 Ecole
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Lettre ouverte du Président ESTACA

 

La situation économique qui fait suite à la crise sanitaire suscite nécessairement beaucoup de questions et d’inquiétude pour certains. Le marché est notamment fortement impacté dans l’aéronautique et l’automobile. Mais il est important de rappeler que le secteur des transports a déjà essuyé des crises et s’en est toujours relevé avec succès. L’ESTACA échange beaucoup avec ses partenaires industriels et suit de près l’évolution des besoins de compétences et les perspectives à venir. L’école prévoit déjà des dispositifs d’accompagnement des diplômés qui vont entrer sur le marché du travail en 2020 et en 2021. Elle regarde aussi à plus long terme, pour évaluer la conjecture pour les plus jeunes qui intégreront l’Ecole prochainement. Pour eux, les perspectives d’emploi restent favorables car la crise actuelle révèle aussi des besoins émergents pour de nouvelles technologies ou de nouveaux usages, sur lesquels les prochaines générations d’ingénieurs devront travailler.

La proximité avec les entreprises fait partie de l’ADN de l’ESTACA. 

L’école évalue avec ses partenaires, les métiers et secteurs qui seront impactés, ceux qui au contraire vont continuer à recruter des ingénieurs et ceux aussi qui vont connaitre de nouveaux besoins. Un dispositif d’accompagnement des jeunes diplômés 2020 sera proposé tout comme une évolution de la formation en fonction des besoins recueillis. Les échanges constants que l’ESTACA entretient avec le monde professionnel et son expérience des crises passées (crise automobile de 2008 par exemple), lui permettent d’envisager un avenir serein pour les jeunes qui intègrent l’ESTACA aujourd’hui et feront leur entrée sur le marché de l’emploi dans 4, 5 ou 6 ans selon leur niveau d’intégration.  

Le cursus ESTACA, ses projets, ses laboratoires de recherche sont tournés vers les thématiques de l’économie d’énergie, l’amélioration de la qualité de l’air, les nouvelles énergies (hydrogène par exemple), l’allégement par l’utilisation de matériaux écologiques et intelligents, les systèmes autonomes et connectés, le numérique, etc. Les ingénieurs qu’elle forme sont ainsi parfaitement préparés aux nouvelles perspectives d’emploi qui se dessinent dans la filière transport à court et à long terme. 

Quels que soient les secteurs, le besoin de mobilité reste essentiel, et même si les contraintes et les besoins évoluent, la filière transports va continuer à se développer. Tous les secteurs ne sont pas impactés de la même manière par la crise. Dans le domaine du ferroviaire et des transports guidés, par exemple Alstom, fabricant de trains, trams et métros, ne constate pas de baisse de commandes. Des projets d’appels d’offres ont pu être décalés, mais « aucun client n’a demandé de retarder les livraisons » a récemment déclaré son PDG Henri Poupart-Lafarge. Pour lui, la situation actuelle va profiter au matériel ferroviaire, la crise « va renforcer la conscience environnementale », donc l’appétit pour les mobilités propres, a-t-il expliqué. Et l’entreprise travaille par exemple à court terme, à la conception de nouvelles « barres de maintien antibactériennes » pour les métros, trams et trains. De même, la SNCF est en échange constant avec l’ESTACA et a confirmé de forts besoins d’ingénieurs dans les mois qui viennent.

Dans des secteurs impactés à court terme, comme celui de l’automobile, les perspectives à moyen terme restent favorables pour les ingénieurs préparés à accompagner l’évolution de la filière. Le plan dévoilé par le gouvernement le 26 mai dernier prévoit par exemple une subvention de 200 millions d’euros pour aider la digitalisation, la robotisation et la transformation écologique de la filière ; par ailleurs 150 millions seront dédiés à l’effort de recherche des entreprises du secteur. Les futurs ingénieurs ESTACA, qui en grande partie, occupent à la sortie de l’école, des fonctions liées à la Recherche & au Développement bénéficieront inévitablement des investissements qui vont être faits pour faire évoluer le secteur automobile.

Dans les secteurs aéronautique et spatial, toute la filière n’est pas impactée pareillement. Le domaine spatial a moins subi la crise car ses projets se déroulent sur des cycles longs. L’aviation d’Etat (militaire ou sécurité civile par exemple) ne diminue pas son activité. Le domaine des hélicoptères, celui de l’aviation d’affaire ou encore celui des drones, sont également moins touchés que l’aviation commerciale. Si les poids économiques respectifs ne sont pas équivalents, la dualité du secteur est un atout pour mieux traverser la crise. Par ailleurs, la crise va aussi accélérer les besoins de compétences pour accompagner la transition écologique et numérique de la filière. La nécessité de réduire les coûts d’exploitation mais aussi de limiter les émissions de gaz à effet de serre, imposent des modifications importantes dans la conception et l’architecture des avions et hélicoptères. Ces ruptures technologiques requièrent de nouvelles compétences dans la gestion de l’énergie à bord, l’efficacité de la propulsion et l’allègement des structures. L’introduction de technologies numériques nouvelles, notamment dans le domaine de la maintenance est aussi essentielle. La formation ESTACA est déjà largement orientée sur ces enjeux. `

Enfin, il faut rappeler que les enjeux et les connaissances acquises au sein de l’ESTACA sont pour l’essentiel transverses à tous les métiers de l’ingénierie. Le diplôme est très reconnu dans la filière transport, mais pas seulement. De nombreux alumnis engagent leur carrière vers d’autres voies. Les perspectives d’emploi d’un diplômé restent donc très ouvertes.

 

Ludovic Busson, Président ESTACA

 




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